Pendant de nombreuses années, j’étais incapable d’investir des sommes à trois chiffres dans du textile vélo. Puis, grâce à Gravel Passion, j’ai été sollicité pour tester des marques dites premium. Rapidement, j’ai donc pu comparer les différences de qualité et ainsi me faire un avis sur la justification – ou non – de ces tarifications. Cuissard court, veste, gilet et chaussettes, tour d’horizon d’une tenue haut de gamme pour le gravel et le bikepacking 👇.
🩳 Peau de chamois thermo-moulée
📦 Nombreuses poches
🇮🇹 Tissu italien
Maap et sa nouvelle collection gravel
MAAP est une marque haut de gamme de textile cycliste créée il y a 10 ans maintenant en 2014. La firme australienne propose des vêtements à destination des routiers mais aussi désormais des pratiquants gravel et bikepacking. Il y a quelques semaines, ils ont lancé leur nouvelle collection Alt_Road, et c’est cette dernière que j’ai eu l’occasion de tester.
Quand j’ai reçu cette tenue fin septembre, je me suis posé deux questions :
Comment justifier un tel tarif ?
Et…
Comment vais-je faire pour tester un cuissard court quand je vois la météo que nous avons eue en septembre ?
La seconde question a été rapidement résolue, puisque le mois d’octobre a affiché une très belle météo sur nos terres vendéennes. J’ai pu utiliser ce cuissard plus d’une quinzaine de fois. Idéal donc pour se faire un premier avis !
Quant à la première question, j’ai trouvé (en partie) la réponse au fil des essais. Place au test 👇.
Cuissard Maap Alt_Road Cargo Bib 2.0
Ce n’est pas le premier cuissard haut de gamme que je teste. J’ai porté le modèle de chez Craft que j’avais apprécié mais qui n’était pas exempt de défauts et celui de Earthbeat qui était à ce jour la meilleure référence que j’avais pu rouler même s’il était davantage destiné à un usage routier.
Ici, Maap promet un cuissard léger, résistant et avec une peau de chamois conçue pour l’ultra distance. On retrouve du polyamide, de l’élasthane et les tissus viennent d’Italie.
Avec ce cuissard MAAP, j’ai été surpris dès le déballage. L’un des inconvénients premiers des cuissards cargo, c’est que bien souvent ils sont conçus dans une matière légèrement moins technique au niveau des cuisses, plus épaisse et donc plus chaude. Ici, malgré les deux poches latérales, le cuissard reste relativement fin et ses poches ne viennent pas alourdir l’ensemble. On retrouve donc quasiment les sensations d’un cuissard « route » mais avec les avantages d’un modèle cargo.
Les poches dorsales s’avèrent extrêmement pratiques et surtout très spacieuses. Le système est très intéressant puisque les poches se superposent. Vous pouvez donc utiliser celle de gauche et celle de droite de manière distincte. On peut aisément ranger un smartphone de chaque côté (certes, personne n’emmène deux téléphones, mais c’est pour l’exemple 😄) et un peu de nutrition dans la poche du dessus. Sur le vélo, le maintien est excellent et c’est presque plus agréable que d’utiliser les poches d’un maillot parfois trop lâches.
Concernant les poches latérales, elles se font rapidement oublier signe qu’elles sont bien pensées !
Comme annoncé dans l’intro, je n’ai pas essayé ce maillot par 30 °C en plein été, l’ayant reçu fin septembre. Je ne peux donc pas vous faire un retour par très forte chaleur. Néanmoins, jusqu’à 22-23°C, le ressenti reste très bon et l’évacuation de la transpiration est plus que correcte.
Ce cuissard n’étant pas destiné à la performance pure, les bretelles restent relativement épaisses mais assurent un excellent maintien. Elles sont suffisamment élastiques pour rester agréables et personnellement, fit parfaitement avec mon haut du corps. Ici, le cuissard est en taille M et s’adapte plutôt bien à ma morphologie.
La longueur au niveau des cuisses est bonne (ni trop court, ni trop long) et je n’ai pas de plis au niveau de l’aine. C’est sûrement l’un des cuissards qui me correspond le mieux en termes de taille.
Concernant l’insert, je trouve qu’il s’adapte bien au fond du cuissard. Sa densité est parfaite pour de longues sorties. Il m’a toutefois fallu 2 ou 3 sorties avant que la peau de chamois prenne bien l’empreinte de mon assise.
Enfin côté résistance, rien à redire après plusieurs lavages et une utilisation gravel sous toutes les météos. Il se montre pour le moment résistant (heureusement). Même si MAAP reste une marque sobre, j’apprécie beaucoup le coloris qui changent du traditionnel cuissard noir que l’on possède tous.
Proposé à 270 €, Ce cuissard ne sera pas adapté à un cycliste au budget réduit. Toutefois, c’est une somme que je suis prêt à investir pour un cuissard si ce dernier est de qualité. L’impression d’être assis sur un nuage avec un tissu au maintien excellent n’est pas comparable avec des modèles (beaucoup) plus abordables.
Veste Alt_Road LS Jersey 2.0
Ce maillot à manches longues en mérinos est parfait pour la mi-saison. J’ai trouvé qu’il disposait d’une très bonne respirabilité et s’adaptait assez facilement à différentes plages de température. Que ce soit à 11°C avec un maillot sous-corps à manches longues ou à 15°C avec un baselayer sans manche, on ne souffre pas de la chaleur, ni du froid.
Un maillot polyvalent pour nous accompagner une bonne partie de la saison selon la région où vous roulez. Et ça, c’est surtout grâce au mérinos (encore une fois) qui ici remplit parfaitement sa fonction, tant au niveau de légèreté que de la perméabilité à l’air.
Nous ne sommes pas sur une veste hyper fit destinée à la compétition. Ici, la coupe est légèrement plus ample. J’ai d’ailleurs opté pour une taille L afin d’avoir suffisamment de longueur de manche (et c’était même un poil juste). L’ensemble est donc légèrement moins fité mais permet une coupe un peu plus décontractée. Le Merinos s’adapte plutôt bien à la forme du corps.
Autre avantage pour le Merinos : il permet un séchage rapide, une bonne évacuation de l’humidité et surtout, il ne capte pas ou très peu les odeurs de transpiration. Idéal donc pour un usage en backpacking où cette veste peut être portée de manière quotidienne sans nécessiter un lavage très régulier.
Les poches arrières restent agréables même si je trouve qu’elles manquent un peu de profondeur. Heureusement, une poche zippée discrète est présente sur la droite du maillot qui permet de sécuriser nos objets les plus précieux.
Proposée à 200 €, cette veste est dans la continuité des tarifs MAAP. Je trouve ce prix légèrement élevé, même si la qualité est omniprésente, à l’instar du cuissard.
Gilet sans manche Maap Alt_Road Insulated Vest
Un gilet sans manches est un textile assez sous-côté à vélo. Pourtant c’est un vêtement qui peut être utilisé une bonne partie de l’année. L’été par temps légèrement frais par-dessus un maillot manche courte, ou l’hiver en plus d’une veste thermique pour vraiment bien s’isoler du vent. Ici, MAAP a conçu un gilet qui peut aussi être porté en dehors du vélo. Idéal donc en bikepacking quand on doit limiter le nombre d’affaires que l’on peut emmener.
En effet, s’il est moins proche du corps qu’un gilet coupe-vent classique, il propose des poches latérales zippées assez pratiques. Toutefois n’espérez pas rouler gilet ouvert à haute vitesse sinon vous aurez rapidement l’effet parachute 🪂.
On retrouve une fermeture à double sens qui permet donc d’ouvrir le gilet par le bas pour adapter la ventilation tout en minimisant justement cet effet parachute. Il est aussi réglable au niveau de la taille.
Je trouve que ce gilet propose un très bon rapport légèreté / isolation. Peu encombrant, il est donc idéal pour le bikepacking.
→ Son tarif est de 185€ sur le site officiel MAAP.
Chaussettes Maap Alt_Road Merino Sock
J’apprécie bien souvent les chaussettes en mérinos par leur confort et la chaleur procurée. Malheureusement, je ne les utilise rarement à vélo car elles sont souvent trop épaisses par rapport à la taille de mes chaussures. En effet, la plupart des chaussettes en mérinos mériteraient d’avoir une paire de chaussures avec une demi-pointure supplémentaire.
Ici, ce modèle de chez MAAP est légèrement plus épais qu’une paire de chaussettes de vélo classique, ce qui permet de conserver ses chaussures habituelles. Le confort est bien omniprésent et la respirabilité au top grâce à la laine de mérinos. Le maintien à la cheville est aussi très bon. Et les chaussettes ne glissent pas au niveau du mollet. Bref, un must-have à avoir en bikepacking aussi bien pour la journée à vélo que le soir sous la tente.
Seul petit point faible de ces chaussettes : alors que la marque argumente une haute résistance au boulochage, après un premier lavage, j’ai trouvé ces chaussettes légèrement boulochées. Peut-être une erreur de ma part, mais attention donc quand vous lavez ces produits très techniques et donc relativement fragiles.
→ Son tarif est de 28€ sur le site officiel MAAP.
Mon avis sur la gamme gravel MAAP
Si l’on regarde uniquement par le spectre de la qualité, difficile d’être déçu par un produit MAAP. Ils sont parfaitement réfléchis et nous proposent une conception soignée, des finitions propres et une fabrication faite pour durer. Ici cette gamme remplit de nombreuses cases pour une pratique gravel et bikepacking. Reste le prix que certains jugeront trop élevé. C’est aussi ce que je pensais avant de tester ces produits.
Notez que MAAP propose une garantie que je vois rarement pour des marques de textiles. En effet, la firme australienne vous accorde une remise de 40% en cas de tenue détériorée suite à une chute. À l’instar de ce que l’on peut retrouver pour certaines marques de vélo, le crash remplacement chez MAAP semble donc être une offre intéressante. Elle reste toutefois uniquement fonctionnelle pour les achats effectués sur le site officiel de la marque.