Cet article correspond à un épisode de La Tribu Gravel, le podcast de Gravelpassion.fr. Vous pouvez l’écouter sur toutes les plateformes d’écoute ou lire cet article. 🔥
#StopPubCachée
Que ce soit pour des raisons éthiques ou environnementales, on peut rapidement se poser la question d’un vélo plus « local ».
Alors que la France regorge d’artisans qui travaillent le titane ou l’acier, qu’en est-il sur les modèles en carbone ?
Avant de répondre plus en détail à la question, je souhaite vous présenter le fonctionnement des différentes marques que l’on retrouve sur le marché actuellement.
Quand vous achetez un vélo Trek, Specialized, Canyon, Origine,… Vous avez un cadre réfléchi dans le pays d’origine de la marque mais construit en Asie, et bien souvent à Taïwan.
Pourquoi Taïwan ?
Outre le « faible coût » de production, c’est bien là-bas que se concentre majoritairement l’expertise autour du carbone.
En achetant un vélo de ces « grandes marques » reconnues, vous obtenez un modèle plutôt fiable, éprouvé et qui a bénéficié d’un gros travail en termes de R&D. Même si des problèmes peuvent exister, ces marques proposent bien souvent un SAV correct.
La marque est propriétaire (ou locataire) du moule, mais le vélo proposé est unique et introuvable ailleurs que dans le réseau de ladite marque. Si la même usine asiatique peut fabriquer les vélos de plusieurs grandes marques, les cahiers des charges restent néanmoins différents et propres à chaque firme.
👉 Pour infos, un moule coûte entre 20 et 30 000$… Multipliez maintenant cette somme par le nombre de tailles dans lequel le modèle est dispo.
Ensuite, on retrouve des firmes qui ne sont pas propriétaires des moules. Elles utilisent ce que l’on appelle un cadre générique. Le coût de production est moindre puisque ces marques n’ont pas eu besoin d’acheter le moule.
Ces mêmes cadres peuvent donc se retrouver un peu partout dans le monde sous différentes marques. Ils sont juste repeints et rebadgés au nom de la firme. Quelques marques françaises, dont je tairais le nom ici, fonctionnent ainsi.
En soi, rien de problématique, mais attention aux appellations trompeuses du type « conçu en France », « Assemblé en France »,…) qui tendent à faire croire au consommateur que le cadre est :
- fabriqué en France
- ou conçu en France
Alors qu’en réalité, ils l’assemblent juste, avec très peu, voire aucune R&D puisqu’ils sélectionnent leurs modèles sur catalogue.
Côté cadre générique, on retrouve de tout : d’excellents modèles mais aussi du moins bon. Certains respectent les normes européennes en vigueur, d’autres non.
Enfin, on retrouve les contrefaçons. Il s’agit de cadres identiques ou presque à des modèles de grandes marques. Mais outre l’apparence trompeuse, on se retrouve dans 90% des cas avec un très mauvais vélo au comportement aléatoire. En plus d’être illégal, l’achat de ce type de vélo est très dangereux.
Mais alors, existe-t-il des cadres faits en France ?
Même si on a vu que l’expertise du carbone se situait en Asie, on peut retrouver quelques productions européennes. C’est notamment le cas en Italie avec Basso (lire le test du Basso Palta II) ou Titici qui fabriquent leurs vélos carbone à domicile.
En France, hormis Cyfac, je ne connais pas d’autres cadreurs qui travaillent le carbone avec un certain nombre d’unités produites par an.
Si vous recherchez actuellement un vélo, méfiance donc ! Même si des marques comme Specialized, Trek, Cannondale,… Nous font payer leur dépenses marketing et la sponsorisation d’équipes pro à travers les prix de leurs vélos, on se retrouve néanmoins avec de très bonnes machines.
Économiser 200 ou 300€ sur un vélo en se tournant vers une marque française qui se cantonne à repeindre des cadres génériques, c’est prendre le risque de :
- faire face à un SAV discutable,
- de voir la marque fermer aussi vite qu’elle a ouvert,
- et finalement de faire un achat éthique discutable aussi.
J’espère que cet article vous aura plu. Le schéma est un poil plus complexe mais j’ai essayé de vous le simplifier au maximum.
Si vous connaissez d’autres cadreurs français spécialisés sur le carbone, dîtes-le-moi !
