Gravel Moustache : le vélo électrique ultime ?

Gravel moustache bike
Sommaire

Si le gravel a le vent en poupe, la demande pour des modèles électriques explose, elle aussi. Courant avril, j’ai eu la chance de tester lors d’un press camp le dernier gravel électrique de chez Moustache. Présentation et premiers ressentis en plein cœur des Alpilles au nord-ouest des Bouches-du-Rhône.

🔥 Testé par la rédac'
4.2/5
Moustache Dimanche 29 Gravel 6

🔌 Moteur Bosch Performance Line SX
⚙️ Transmission Sram Apex AXS
🛞 Roues Mavic Allroad S

5699,00

Moustache Dimanche 29 Gravel

Si vous vous intéressez aux vélos électriques, vous connaissez très certainement Moustache. Cette marque vosgienne est maintenant bien installée dans le paysage cyclable français et européen. 

Si Moustache est surtout connue pour ses modèles urbain, elle propose néanmoins depuis 2016 une gamme davantage sportive, que ce soit pour la route, le VTT et bien sûr le gravel.

Avec le Dimanche 28 (route) et le Dimanche 29 (gravel), nous avons deux vélos distincts sur le papier mais qui partagent un même cadre. Seuls les équipements vont varier en fonction des modèles.

On retrouve donc une gamme complète avec une géométrie polyvalente (cadre disponible en version « open ») et une position équilibrée. Voici les montages actuellement proposés :

Tableau Responsive
Modèle Cadre Fourche Transmission Roues Pneus Détails Prix
Dimanche 28 Road 2 aluminium carbone Shimano Cues (10V) Moustache Continental Contact (42 mm) - Flatbar
- Version open disponible
3599€
Dimanche 28 Road 4 aluminium carbone Sram Apex (12V) Moustache Schwalbe Pro One (34 mm) - Version open disponible 4599€
Dimanche 28 Road 6 aluminium carbone Sram Apex AXS (12V) Mavic Cosmic S42 (carbone) Schwalbe Pro One (34 mm) 5999€
Dimanche 29 Gravel 2 aluminium carbone Shimano Cues (10V) Moustache Maaxis Rambler (50 mm) - Tige de selle télescopique suspendue
- Potence suspendue
- Flatbar
- Version open disponible
- Version équipée disponible (garde-boue, béquille, porte-bagage,...) +200€
3699€
Dimanche 29 Gravel 4 aluminium carbone Sram Apex / Eagle (12V) Moustache Maaxis Rambler (50 mm) - Tige de selle télescopique suspendue
- Potence suspendue
- Version open disponible
- Version équipée disponible (garde-boue, béquille, porte-bagage,...) +200€
4699€
Dimanche 29 Gravel 6 aluminium carbone Sram Apex AXS (12V) Mavic Allroad S Maaxis Rambler (50 mm) - Tige de selle télescopique suspendue
- Potence suspendue
5699€

Le test du Moustache Dimanche

Condition du test :

J’ai pu prendre en main ce vélo Moustache pendant 2 sorties. Testé dans sa version Gravel le matin puis route l’après-midi… Sous un beau soleil mais un vent puissant et glacial.

Finitions ★★★★★​

Esthétiquement, le gravel Moustache est très bien fini : soudures travaillées, cache-moteur, câblerie intégrée (excepté la durite de frein avant), trappe de chargement,… Rien ou presque n’est laissé au hasard. J’ai aussi beaucoup apprécié le coloris vert bouteille.

Le vélo est très silencieux, notamment grâce à un routing indépendant pour chaque câble. On sent que la marque française a vraiment souhaité proposer un vélo bien fini, esthétique avec une ligne plutôt épurée. Moustache ne cherche pas à cacher qu’elle fait des vélos électriques, mais elle cherche à rendre beau ce qui se voit.

Équipements ★★★★☆​

Le vélo que j’ai testé (dans sa version gravel) était équipé d’une transmission Sram Apex AXS 12 vitesses en monoplateau. Plateau de 44 dents et cassette 11-50.

Côté roues, c’étaient les Mavic AllRoad S sur ce montage avec des pneus Maaxis Rambler en… 50 mm !

Pour agrémenter cet ensemble confortable, on retrouve une potence « Antischock » réglable en dureté et autorisant un débattement de 10 à 20mm. On ajoute à cela une tige de selle télescopique et suspendue et on obtient un vélo prêt pour les pistes les plus accidentées des Alpilles !

Le cintre est, là encore, une pièce signée Moustache. Avec une largeur imposante et un flare important, il est dans la lignée des autres périphériques.

Un montage plutôt équilibré donc, même si l’ensemble est clairement orienté pour une pratique engagée et / ou dans le confort. Je n’ai rien à redire sur la transmission électronique tellement son efficacité n’est plus à prouver. À se demander si le groupe Rival a encore sa place dans la gamme Sram, tellement cette version Apex AXS est aboutie.

Poids ★★★★☆​

Malgré un poids relativement élevé sur la balance en comparaison des modèles présentés ces derniers mois, le moteur fait assez rapidement oublier la masse, notamment à basse vitesse. En effet, dès que l’on enclenche le mode éco (niveau 1/4), on oublie les +/- 16 kg. C’est même assez surprenant au début !

Sur un usage gravel, je n’ai donc pas été dérangé par ce poids. Toutefois, dès que l’on atteint les 25 km/h sur une piste bien roulante, on vient buter face aux limites de l’assistance. Et là, deux solutions : soit on sort de gros watts, soit on redescend tranquillement sous les 25 km/h.

Moteur ★★★★★

On retrouve le moteur Bosch Performance Line SX sur ce gravel. Avec un poids aux alentours des 2 kg pour une puissance de 600W, c’est un excellent compromis entre poids, puissance et autonomie. Parfaitement intégré comme on l’a vu plus haut, son fonctionnement est relativement simple et surtout silencieux. 

Pour en profiter pleinement, il ne faut pas hésiter à pédaler en cadence. En dessous des 80 tours par minute, difficile de bénéficier pleinement de la puissance fournie par le moteur. Le pédalage est fluide et je n’ai jamais ressenti l’effet « ventre-mou ». Les changements de modes se font sans à-coup. Bref, plutôt conquis par ce moteur, pleinement adapté à un usage gravel, surtout si vous habitez dans une région avec du D+.

→ Ça devrait vous intéresser : le guide complet du gravel électrique

Autonomie ★★★☆☆

C’est une batterie intégrée de 400 WH que l’on retrouve sur ce gravel Moustache. Avec la puissance du moteur et sur un usage gravel, j’ai trouvé que l’autonomie descendait assez rapidement.

Même s’il est difficile d’en juger après une sortie, je suis parti avec 96% d’autonomie. 34 km et 1H45 plus tard, je n’étais plus qu’à 35%. Même si je me suis amusé à tester tous les modes, je n’ai pas abusé du mode Sprint ou même du mode Sport, passant une grosse partie du temps sur le niveau 2 de l’assistance.

Toutefois, cette sortie était plutôt accidentée avec près de 800m de D+, qui, corrélés au poids du vélo et à l’usage de l’assistance, font chuter assez rapidement l’autonomie.

L’après-midi, lors de mon test de la version route, l’autonomie était bien meilleure. Un vélo plus léger, des pentes moins raides et un changement de mode moins fréquent expliquent ce gain.

Globalement, comptez 3H et ≈ 70km pour un usage gravel contre 4H et 100 km sur la route.

À noter que l’on peut ajouter une batterie secondaire positionnée au niveau du porte-bidon. Le range extender PowerMore de 250 Wh permet donc d’accroitre assez largement l’autonomie pour un poids supplémentaire de 2 kg. La gestion de la batterie est plutôt intelligente en commençant par puiser dans cette batterie secondaire. Vous pouvez donc faire une première boucle en utilisant ce range extender puis l’enlever pour la seconde partie de journée.

Comportement ★★★★★

Après un rapide réglage des cotes, j’ai rapidement trouvé mes marques sur ce gravel. Une position confortable sans pour autant être sur une « position debout ». 

J’ai trouvé ce vélo particulièrement agile malgré son poids. Étant aussi technique qu’un pingouin sur la banquise, je me suis trouvé tout de suite en confiance sur les portions difficiles.

Certes, j’ai été aussi bien aidé par la largeur imposante du cintre (50 cm). Si cela assure stabilité sur les portions les plus techniques, c’est un peu trop large me concernant quand il faut opter pour une position aéro. Même si j’y travaille, je n’ai pas encore les épaules de The Rock 🥵.

Toutefois, la version route est équipée d’un cintre en 44 mm, parfaitement adapté à l’usage.

Sur le bitume, j’ai d’ailleurs pris beaucoup de plaisir dans les portions montantes. J’ai vraiment réussi à me faire violence en mettant l’assistance sur le mode 2 ou 3 et en frôlant les 25 km/h et donc les limites de cette dernière.

Par exemple, sur cette montée du Val d’Enfer (3,5 km à 4,3%), je suis monté jusqu’à 180 bpm pour une vitesse moyenne proche des 26 km/h. 

Si on veut se faire violence avec un vélo électrique, on peut !

En descente, les trajectoires sont sûres et stables. Même ici, avec un fort vent latéral (rafales à 80 km/h) et tout en restant vigilant, je n’avais pas l’impression de rouler sur des œufs. Xavier de Weelz et Matthieu de Bike-café semblaient aussi très à l’aise vu la vitesse à laquelle ils descendaient 😅.

Connectivité ★★★★☆

L’écosystème Bosch est plutôt très bien conçu. On retrouve ici un compteur Bosch kiox 300 qui permet de retrouver toutes les infos essentielles (autonomie restante, couple, puissance,…). Sans oublier le contrôleur sur le top tube.

Je regrette peut-être le positionnement de la télécommande pour changer de mode. Positionnée sur le milieu du cintre, elle est difficilement accessible en plein effort, quand on a les mains dans le creux du cintre ou sur les cocottes. Plusieurs fois, j’ai préféré ne pas changer de mode dans une montée pentue afin de garder le contrôle total du vélo. Il aurait pu être judicieux de la poser dans le creux du cintre (côté droit, car à gauche, on a déjà la manette pour la tige de selle télescopique).

Mon avis sur ce gravel électrique Moustache

Moustache s’est appliqué à concevoir un gravel inclusif et versatile. De la géométrie aux équipements en passant par la motorisation, les choix sont plutôt judicieux. Un vélo difficile à caser tellement il pourrait convenir à bon nombre de pratiquants. 

Avec flatbar ou dropbar ? Cadre open ou fermé ? Tout équipé pour le vélotaf ou prêt pour le bikepacking ? Bref, Moustache revient à l’essence même du gravel en proposant un vélo bon à tout faire dès lors que l’on adapte les équipements.

Même si la marque vosgienne distingue bien les versions route des versions gravel, cela reste néanmoins bien le même cadre avec des périphériques adaptés. Opter pour la version gravel, c’est obtenir un vélo équipable pour le vélotaf, le bikepacking mais aussi tout à fait adapté à des sorties routières en adaptant le jeu de pneus. Même si l’on pourrait regretter le poids conséquent, à l’usage ce dernier n’est en aucun handicapant sauf si vous visez les sorties en groupe à 30 de moyenne.

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📸 Manon Griboval pour Moustache Bikes

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5 Responses

  1. Merci beaucoup Hugo pour ce test . Je suis en train de chercher un vélo gravel et j’avais publié (sur le forum) mon choix qui était un Kona Roove LTD mais entre temps je me suis abimé un genou (fissure du ménisque 😒) et je reprends tout juste le vélo et je dois faire attention donc mon projet de changement de vélo se tourne vers un VAE. J’hésitais entre le Canyon Grizl on CF9 et le Moustache et ton test du tout nouveau Moustache m’a décidé 👍. Je veux un vélo avec lequel je roulerais normalement (en musculaire) et l’assistance ne me servirais que quand la douleur commencerais à se faire sentir dans le genou. Merci pour ton travail, tes conseils, tes test de matériel…. et longue vie à Gravelpassion

    1. Merci beaucoup Pascal ! Ravi que nos contenus peuvent t’aider un minimum. Le Moustache est plutôt équilibré et très versatile. Il devrait te permettre de réaliser tous tes projets vélo 😉
      Bonnes balades !

  2. Bonjour, j’ai fait l’acquisition d’un dimanche 28 road 2 il y a quelques mois. Un régal. Je cherchais un vélo qui me permette de palier le manque d’énergie du à l’âge en haut des cols. Il correspond bien à mon attente. Je ne ferai qu’un seul reproche :la prise de recharge de la batterie qui, placée sous le vélo, est invisible et qui peut quelquefois énerver quand on essaye désespérément à quatre patte et avec la frontale, de la connecter.
    On peut aussi regretter que la batterie ne soit pas rechargeable hors vélo.

  3. Hello, merci pour ces tests.
    Est-ce que quand l’assistance se coupe au-delà de 25km/h le moteur ajout une résistance ou est-ce qu’on juste sur un vélo de route un peu plus lourd ?

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