Avec son Addict RC, Scott n’a jamais caché ses ambitions : proposer un vélo de course ultra-performant, sans compromis, taillé pour grimper. La version 2025 ne déroge pas à la règle mais va plus loin que la précédente itération. Le RC 10 arrive comme une alternative « raisonnable » au très onéreux RC Ultimate… Mais avec de solides arguments. Je l’ai testé sur plusieurs semaines. Voici mon verdict. 👇
Les points forts :
- Excellent rapport performance / prix
- Polyvalence bluffante
- Intégration et vélo bien pensé
À améliorer :
- Craquement au niveau de la tige de selle
- Support GPS en supplément et bien trop cher
Présentation & conception : un gain de poids intéressant
Le cadre Addict RC 2025 repose sur une plateforme complètement revue : plus léger (915 g avec la fourche pour la version Ultimate), plus rigide et surtout, plus confortable. Grâce à un procédé de fabrication unique baptisé « PP Mandrel », Scott a réduit la résine excédentaire dans le carbone, allégé la structure et conservé toute la rigidité nécessaire aux relances explosives.
C’est le même cadre en fibre HMX que celui de l’Ultimate (en HMX-SL) mais ici utilisé dans une version plus accessible. Il est annoncé à 7,1 kg dans cette configuration RC 10 (Ultegra Di2), un chiffre qui reste intéressant et qui est même un peu sur-évalué comme nous allons le voir par la suite !
Cette fibre (HMX) est d’ailleurs aussi bien utilisée sur les montages à 4 999€ (105 Di2) qu’à 8 699€ (Dura Ace). Notez aussi que les coureurs de l’équipe Q36.5 n’utilisent pas la fibre la plus légère mais bien ce cadre HMX ! Pour 5 000€, vous pouvez donc rouler sur la même plateforme carbone que les pros, chose rare à ce prix.
Équipement : que du sérieux
J’aime les vélos bien équipés dès la sortie du carton et ici Scott a réalisé un sans-faute ou presque.
Côté transmission, on retrouve le groupe Shimano Ultegra Di2 (12 vitesses) avec un combo 52-36 à l’avant et 11-34 à l’arrière. Fluide, rapide, éprouvée. Rien à redire, on ne présente plus ce groupe ! Scott a aussi pris en compte les tendances actuelles en proposant des tailles de manivelles en corrélation avec la taille du vélo. Ici, du 172.5 mm sur la taille L (56).
On notera aussi le disque de 160 mm à l’avant et 140 mm à l’arrière.
Pour les roues, il s’agit du modèle maison Syncros Capital 1.0S avec un profil de 40 mm pour une largeur interne de 25 mm. 1335 g la paire, montées sur moyeux DT 240. Elles se marient parfaitement avec l’ADN de ce vélo.
Ces roues sont chaussées des pneus Schwalbe One TLE en 30 mm ! Une section imposante, surtout sur ces jantes hookless. D’origine, le montage est d’ailleurs effectué en chambre à air.
→ Qui dit jante sans crochet, dit quelques limitations en termes de pneus compatibles, d’où la monte d’origine en 30 mm. Vous pouvez vous référer à ce tableau pour être certain que le pneu choisi soit bien compatible avec la jante.
Le cockpit est un combo carbone Syncros IC-R100-SL avec un léger flare de 6°. La prise en main s’avère très agréable, notamment sur le haut avec cette forme légèrement incurvée. Un cintre ni trop souple ni trop rigide qui, à l’instar des roues, se marie parfaitement avec le comportement du cadre.
L’ensemble est bien entendu parfaitement intégré et le petit capot vient soigner le look.
Seul inconvénient de ce petit couvercle : si vous souhaitez enlever quelques entretoises et ne pas faire couper le pivot, vous ne pourrez pas remettre le couvercle (hormis en le perçant). Le support GPS vendu en supplément au prix de 100€ est imprimé en 3D et ne pèse que 12 g. Un tarif bien trop élevé pour un accessoire de ce type, déconnecté du bon rapport composants / prix de ce Scott.
Côté dimensions du cockpit, là encore Scott est dans l’air du temps. Fini les cintres en 44 cm sur les tailles L ou XL. Ici, c’est du 40 cm. Un vrai vélo de coursier !
N’oublions pas l’outil T25 caché dans l’embout du cintre pour tout régler sur le vélo (même les axes traversants). Malin, simple, efficace.
Même si personnellement, je trouve ça risqué de partir sans un multi-tool, notamment pour les vis du support GPS, du dérailleur avant ou des étriers de frein !
Enfin, la tige de selle est une Syncros SP-R101-CF qui offre une bonne flexibilité et un serrage discret. Ce modèle offre la possibilité d’intégrer une lampe arrière.
Toutefois, et malgré le respect du montage conseillé par Scott (application d’une pâte carbone sur la zone de serrage spécifique), j’ai constaté un craquement répété. Ce problème semble connu chez Scott et n’est pas un cas isolé au vu des nombreux messages sur les différents groupes Facebook.
De mon côté, j’ai temporairement résolu le problème en ajoutant une fine épaisseur de scotch d’électricien sur la tige de selle (sauf sur la zone de serrage). C’est du bricolage certes, mais ça me permet dorénavant de rouler dans le plus complet des silences sans pour autant abîmer la tige de selle.
Un montage sans faute donc, même si j’aurai aimé l’ajout d’un capteur de puissance.
Et bonne surprise : si ce vélo est annoncé à 7,1 kg, je l’ai pesé à 6,9 kg à la sortie du carton ! Une fois monté en tubeless avec des pneus plus fins (Continental GP 5 000 S TR), on s’approche des 6,7 kg !
Et si le poids compte vraiment pour vous, changez la cassette avec un modèle Dura Ace en 11-30 et vous serez sous les 6,6 kg ! Même si le poids ne fait pas tout, c’est toujours grisant de posséder un vélo léger.
Une fois la sacoche de selle ajoutée, les porte-bidons Zéfal ultra-light et les pédales Favero Assioma, je suis à 7,2 kg, prêt à rouler.
Sur la route : réactif, mais jamais brutal
Le Scott Addict RC 10 incarne un excellent compromis. Dès les premiers mètres, le vélo respire la nervosité : il répond au quart de tour en danseuse, mais ne vous massacre pas sur les longues sorties. Pourtant, nous sommes bien en présence d’une véritable géométrie orientée compétition ! C’est un vélo qui correspond parfaitement à mon fiting favori : un top tube de 57 cm, un stack assez agressif de 56,45 cm, couplé à une « potence » de 110 mm.
« En montée ? Ça grimpe fort. Même à cadence modérée, on sent que le vélo a envie d’y aller. Il accompagne sans jamais fatiguer. »
Mais justement, j’avais peur de me retrouver avec un pur vélo de grimpeur à l’instar du Specialized Aethos et pourtant sur le plat, ce cadre est loin d’être ridicule ! Ce Scott joue clairement dans la même cour qu’un Tarmac SL7/8.
Malgré les jantes d’origine en 40 mm seulement de hauteur, on ne se sent pas spécialement bridé même au delà des 40 km/h. Une largeur de pneus optimisée, un cockpit maîtrisé et un vélo relativement aéro, permet d’obtenir un score d’efficacité loin d’être ridicule.
En descente ? Un vrai rail. Stable, précis, rassurant même à plus de 60 km/h. Même si je suis loin d’avoir le niveau technique de Tom Pidcock, ce vélo met en confiance.
Sur l’arrière, la flexibilité de la tige de selle assure un confort surprenant pour un vélo de cette catégorie. Sur l’avant, c’est un peu plus brut et je vous conseille a minima une monte de pneus en 28 mm de section. C’est d’ailleurs le minimum que pourra accueillir la jante d’origine.
Ce vélo se montre extrêmement polyvalent de par :
- Sa conception (dégagement jusqu’à 34 mm)
- Son comportement (vélo relativement facile et pour autant très dynamique)
Il pourra aussi bien vous accompagner sur la sortie récup’ du lundi à 200 watts que sur votre course en ligne du dimanche à bloc pendant 3h, en passant par cette cyclo de 180 bornes et 4 000 de D+.
Ce Scott Addict n’est donc pas seulement un vélo de grimpeur à destination des cyclosportifs. C’est un véritable vélo World Tour qui pourra aussi intéresser les coureurs élites. D’ailleurs, même les pros de Q36.5 commencent à délaisser de plus en plus le Scott Foil, au profit de ce nouvel Addict, qu’importe la typologie de l’étape.
Mon avis sur ce Scott Addict
Ce vélo s’adresse clairement à ceux qui veulent un vélo de course sans entrer dans l’indécence tarifaire du très haut de gamme. À 6 699 €, l’Addict RC 10 propose un montage prêt à rouler et à performer.
Bien équipé, bien pensé et plutôt bien placé, c’est un choix à considérer ! Un vélo de grimpeur certes, mais qui impressionne par sa polyvalence. Sauf si vous roulez constamment à plus de 45 km/h, vous ne verrez guère de différence avec les monstres aéros, hormis sa facilité.
6699,00€
🚲 Carbone
⚙️ Shimano Ultegra Di2 (12V)
🛞 Syncros Capital 1.0S
4 réponses
Bonjour, j ai lu que vous aviez monté des continental gp 5000 et j ai vu que ces pneus ne sont pas compatibles avec les roues, voir le site syncros, avez vous eu des problèmes avec ces pneus car les pneus d origine sont bien trop lourd
Bonjour Cédric, bien vu, je viens de prendre connaissance de ce tableau fourni par Syncros. Il déconseille en effet les GP5000 STR 28 mm mais aucun souci si vous optez pour une section de 30 ou 32 mm d’après leur tableau. Dans les faits, la jante accepte a minima des pneus en 28 mm. Même si je ne vous recommande pas ce montage qui n’est pas en adéquation avec les préconisations fournies par Syncros, je n’ai rencontré aucun souci pour le moment avec une section de 28 mm. C’est à mon sens la limite basse à ne pas dépasser par contre.
Merci pour ce test, vélo très complet en effet !
Merci !