Née sur le mont Ekar, cette transmission si particulière attire autant qu’elle divise. Je n’avais, jusqu’ici, pas pu l’essayer suffisamment de temps pour en tirer ma propre conclusion.
Finalement, j’ai eu l’occasion d’utiliser dans la durée ce groupe italien et voici, après plusieurs semaines de test, mon retour d’expérience sur la transmission gravel Campagnolo Ekar👇.
Présentation du groupe Campagnolo Ekar
Présenté en 2020, le groupe Ekar est rapidement devenu une référence des transmissions gravel. Campagnolo, une des trois marques leaders du marché, est la première parmi elles à proposer une cassette à 13 vitesses. Le nom « Ekar » provient du Mont Ekar, un endroit connu pour ses parcours gravel. C’est là que Campagnolo a effectué de nombreux tests pour ce groupe, affirmant ses capacités.
Ce groupe est proposé uniquement en mono-plateau, mécanique et avec un freinage hydraulique.
Le test du groupe Campagnolo Ekar
Condition du test :
Ce groupe a été testé pendant 2 mois sur terrain sec, poussiéreux, mais aussi par temps (très) humide, plus gras et plus rocailleux.
Installation et réglages ★★★★☆
L’installation reste plutôt classique pour un groupe mécanique hydraulique. On retrouve 3 étagements de cassette possible : 9-36 (endurance), 9-42 (compétition) ou 10-44 (aventure) ainsi que le choix d’opter pour un plateau de 38, 40, 42 ou 44. On peut d’ailleurs facilement changer de plateau sans démonter le pédalier !
💡 À noter que le dérailleur arrière est équipé d’un petit clips qui permet de détendre la chape lorsque que l’on souhaite démonter la roue arrière par exemple.
La chaîne C13 fonctionne bien avec la denture spéciale du plateau 1×13 vitesses et des pignons Ekar, garantissant une transmission efficace. La chaîne possède des maillons en acier C60 avec un traitement au nickel Téflon pour augmenter la résistance à l’usure.
Finition et poids ★★★★★
Groupe le plus léger du marché, le Campagnolo Ekar ne pèse que 2,4 kg (groupe complet) et présente de magnifiques finitions, notamment au niveau du pédalier. Toutes les pièces sont belles et dégagent une sensation de qualité et de durabilité. L’un des groupes les plus esthétiques du marché, sans aucun doute.
Bien que la plupart des composants de l’Ekar soient en aluminium, le pédalier est en fibre de carbone UD avec des demi-axes en acier AISI 630.

Fonctionnement ★★★★☆
Bien réglé, ce groupe tourne comme une horloge. Les passages de vitesses sont francs et précis. La chaîne spécifique fonctionne de manière efficace et permet un excellent maintien sur les pignons et le plateau. Elle est traitée avec du nickel Téflon et j’observe vraiment une différence avec une chaîne Shimano par exemple.
Le groupe offre aussi un freinage efficace avec un disque de 140 mm à l’arrière et 160 mm à l’avant. C’est progressif et assez souple. Par temps humide, l’ensemble reste plutôt silencieux et toujours aussi précis.
Ergonomie ★★☆☆☆
C’est surement le critère de notation le plus subjectif de ce guide mais je n’ai pas réussi à me faire à l’ergonomie du Campagnolo Ekar. En fait, quand je parle ergonomie, j’évoque surtout le poste de pilotage. Les manettes ne sont pas aussi grossières que sur un groupe Shimano GRX mécanique, mais ma main n’arrive pas à trouver sa position dans le creux de la cocotte.
Je n’apprécie pas non plus se qui constitue la marque de fabrique de Campagnolo : la petite gâchette dans la manette droite. Main dans le creux du cintre, c’est accessible, main sur la cocotte ça ne l’est plus.



Les utilisateurs familiers avec les groupes route Campagnolo trouveront que l’Ekar a une ergonomie similaire.
Mon avis sur le Campagnolo Ekar
Avec de belles finitions, un poids plume et une ergonomie particulière, ce groupe se prédestine davantage aux puristes, à ceux qui veulent une transmission mécanique différente.
L’introduction du 13ᵉ pignon rend le système mono-plateau plus viable, notamment avec les 3 tailles de cassettes disponibles.
Mais avec un prix public aux alentours des 1500€, je reste néanmoins dubitatif par rapport à un groupe Shimano GRX 800, certes plus lourd mais tout aussi qualitatif. Puis personnellement, à ce budget, je préfère opter pour une transmission électronique, mais ça, c’est un autre débat 🙂.
L'avis de notre communauté à propos du groupe Campagnolo Ekar
→ L’avis de Fred :
J’ai eu l’occasion de le tester sur 3 semaines de congés en juillet 2022, sur un gravel YADIGO.
Je suis passé par tout, à l’aise sur les pentes caillouteuses ou les cols Corse.
Même constat que toi à propos de la position des mains sur les cocottes.
De plus, avec une sacoche de cintre, la gâchette est très gênante.
→ L’avis d’Éric :
Utilisateur du groupe Campagnolo Ekar, j’apprécie le sujet du jour même si mon opinion est plus favorable. Après une petite période d’adaptation, j’ai enfin trouvé mes marque avec ce matériel qui répond avec bonheur à mon usage. Plateau en 38 l’été quand le vélo est souvent chargé de sacoches, en 42 le reste du temps pour le vélo taf et les sorties du week-end avec une cassette en 9-42, je trouve l’étagement des pignons très cohérent.
L’impression de fiabilité à l’usage contribue au plaisir d’utiliser ce groupe au quotidien. Le seul bémol que lui trouve – mais j’imagine que c’est le cas d’autres groupes de la même gamme- est le fait qu’il faille régulièrement en vérifier le réglage pour garantir un fonctionnement irréprochable.
→ L’avis de David :
Ayant fait plus de 10’000 km en 18 mois avec le groupe EKAR (acheté en mars 2022), je suis en mesure de formuler un avis informé sur le sujet. Je précise toutefois que je n’ai jamais utilisé les groupes Gravel Shimano ou SRAM, mon expérience se limitant aux groupes Shimano Di2 route (9100 et 6800).
Je dois dire que j’aime beaucoup le groupe EKAR. Grâce à sa cassette à treize vitesses (j’utilise la 9-42 sur des roues 700C pour un usage mixte route/gravel et la 10-44 sur des roues 650B pour du Gravel exigeant) le besoin d’un deuxième plateau ne se fait guère ressentir.
La conception des cassettes EKAR a 13 vitesses, avec une seule dent de différence entre les six plus petits pignons et les sept pignons restants progressivement plus espacés, est peut-être le principal atout de ce groupe qui le différencie de sa concurrence qui, a ma connaissance, n’offre rien de comparable. Cette particularité plaira à celles et ceux qui – sur piste ou sur route – aiment rouler à un rythme soutenu, avec une cadence optimale de tous les instants, tout en disposant de développements permettant de survivre dans les pentes raides.
Le changement des vitesses est très défini, notamment en descendant la cassette au moyen de la gâchette, et ne passe jamais inaperçu. À noter qu’on ne peut passer qu’une vitesse à la fois, ce qui demande une pression à répétition sur ladite gâchette. C’est dans doute utile dans des conditions cahoteuses mais ne l’est pas vraiment sur la route. Petit bémol donc.
Passer sur des pignons plus grands au moyen du levier derrière la poignée de frein se fait facilement – jusqu’à trois pignons à la fois – dans le creux du cintre comme sur les cocottes, y compris en plein effort, utile surtout dans les montées, que ce soit en position assise ou en danseuse. Les changements sont un peu moins définis (clac, clac) que dans l’autre sens mais toujours précis.
Après 8’500 km, le câble du dérailleur a lâché, m’obligeant à rentrer sur le pignon de neuf dents 🥵. A part cela, aucun problème de réglage et une précision a toute épreuve. Je change la chaîne et les plaquettes tous les 4-5’000 km environ.
Le freinage est à la fois puissant et facile à doser, ce qui est apprécié avec un poids système (bonhomme + vélo) qui frôle les 90 kg. Quant à la fameuse gâchette, j’ai mis du temps à m’y habituer mais m’y suis finalement fait. Cela ne me dérange plus aujourd’hui.
Le pédalier et aussi solide qu’il est beau. À noter que pour un cycliste peu puissant, le plus petit plateau disponible (38) risque d’être un peu juste. Il n’y a pas d’option capteur de puissance, il faudra donc opter pour des capteurs intégrés dans les pédales (Garmin ou SRM).
En conclusion, le groupe EKAR (qui est monté sur un vélo OPEN U.P.P.E.R. très léger (7,7 kg en taille XL) et très agile (géométrie penchant vers la route), s’il n’est certes pas parfait, s’est révélé excellent pour la pratique qui est la mienne (rouler sur quelque revêtement que ce soit selon l’humeur et les circonstances du moment). La finition et la qualité sont effectivement remarquables. Il est possible de passer du double au monoplateau sans regret. Le seul inconvénient du 1x par rapport au 2x me semble être la difficulté de trouver une cadence optimale dans de longues montées (grands cols), notamment sur route).
