Je cherchais depuis un moment une alternative crédible aux lunettes “smart” du marché, capable de filmer correctement une sortie sans m’encombrer d’une caméra au casque ou sur le cockpit. Après plusieurs semaines sur route et en gravel, les BleeqUp Ranger m’ont surpris sur un point clé : elles filment exactement ce que je vois, sans bricolage, avec une stabilisation logicielle qui rend les images regardables.
Les points forts :
- POV naturel et centré
- Stabilisation logicielle convaincante
- Haut-parleurs et micros de qualité
À améliorer :
- Autonomie un peu juste
- Application en anglais
Ajoutez à ça une partie audio exploitable à vélo, des mises à jour logicielles régulières, et une appli compagnon plutôt propre : on tient, à mes yeux, la première alternative vraiment sérieuse pour qui veut capturer ses sorties sans tomber dans l’écosystème Meta.
Un design sobre, soigné et assumé "tech"
Les Ranger arrivent dans un pochon rigide et qualitatif : suffisant pour protéger la monture dans un sac, sans devoir embarquer un étui trop volumineux.


Visuellement, on repère vite le surcroît d’épaisseur des branches : c’est le “prix” du tout-en-un (caméra + batterie + audio).
Sur chaque branche, un bouton physique (prise de photo/vidéo) et une zone tactile pour le volume et quelques contrôles rapides. L’approche est claire : zéro accessoire pendu au cadre ou au casque, tout se passe au niveau de la tête.


Vous avez toutefois la possibilité d’opter pour un contrôleur Bluetooth déporté qui trouvera sa place sur le cintre, vendu séparément au prix de 49€.
La marque propose aussi en option des verres ZEISS et un clip de correction RX fourni (verres à faire monter chez l’opticien). Un point pratique si vous roulez avec une correction.


Côté recharge, et comme c’est bien souvent le cas avec ce type d’appareil, c’est un câble magnétique propriétaire.


3 gestes et ça tourne
La configuration est simple : on appaire les lunettes au téléphone, on se connecte en Wi-Fi pour accéder aux fichiers et on pilote les réglages via l’app BleeqUp. L’application est en anglais, mais elle reste lisible et peu brouillonne.


Dans l’usage, j’ai apprécié :
- Les trois modes de contrôle : boutons, surface tactile, et contrôleur Bluetooth optionnel si vous préférez garder les mains sur le cintre.
- Les mises à jour fréquentes : j’en ai déjà eu deux, avec des correctifs utiles et une captation verticale en bêta (parfait pour les formats sociaux).
- La logique “shoot & export” : on filme, on dépose en Wi-Fi, on partage. Pas de labyrinthe d’options.


Côté audio, on est sur du open-ear (haut-parleurs dirigés, 4 transducteurs) avec réduction de bruit active et un ensemble de 5 micros. À vélo, c’est pertinent : on garde conscience de l’environnement tout en écoutant.


Test terrain : une prise de vue naturelle
La stabilisation “AI” fait le job. Quand la caméra est au niveau des yeux, la moindre micro-rotation de tête peut ruiner une séquence. Ici, le rendu reste propre et regardable, surtout sur du gravel léger et sur route. On n’est pas au niveau d’une action-cam haut de gamme sur des sections très cassantes, mais pour documenter une sortie, c’est convaincant.
« J’aime aussi le vrai POV : la caméra est centrée et retranscrit ce que je vois sans décalage. »
On évite l’effet “vue du cintre” parfois trop statique, et on gagne en dynamisme dans les virages/trajectoires. Pour les photos la qualité est encore plus que correcte même quand on roule relativement vite.


Côté audio, j’habite une région très venteuse. Les systèmes “à conduction” type Shokz me perdent au-delà d’environ 25 km/h. Ici, jusqu’à 30 km/h environ, je reste capable de suivre un podcast dans de bonnes conditions, et pour la musique, aucun souci sur route, même à des vitesses bien plus élevées.
Côté sécurité, j’apprécie de ne pas boucher le conduit auditif.
⚖️ Et la loi dans tout ça ?
Depuis 2015, la réglementation française interdit l’usage d’écouteurs, casques audio et oreillettes en conduisant un véhicule, vélo compris. L’amende prévue est de 135 €. Article R412-6-1 du Code de la route.
Mais qu’en est-il des dispositifs « open-ear » comme ces lunettes BleeqUp ?
👉 La loi ne les mentionne pas explicitement. En théorie, tout appareil « susceptible d’émettre du son porté à l’oreille » peut être concerné.
👉 En pratique, ces technologies laissent l’oreille dégagée et permettent d’entendre l’environnement extérieur. Elles se situent donc dans une zone grise juridique, rarement sanctionnée à ce jour.
💡 À l’international, la situation varie : certains pays interdisent tout dispositif audio, d’autres l’autorisent tant que le cycliste reste attentif (ex. Allemagne, États-Unis selon les États).
Concernant l’app, elle va au-delà de l’export : on peut lancer une activité vélo, connecter capteurs (cadence, FC, puissance) et diffuser des alertes audio (vitesse, distance, FC…) dans les lunettes. Il y a même un mode “team ride assistant” pour partager la position en groupe. Utile, sans être indispensable.


Côté autonomie, BleeqUp annonce environ 1h de vidéo ou environ 8h de musique avec la batterie interne 260 mAh, et jusqu’à environ 5h de vidéo avec la Power Plus 1600 mAh (batterie externe qui se connecte aux lunettes).
Dans mon usage, l’autonomie chute si on cumule musique à fort volume + enchaînement de clips. Mais sur une sortie à la demi-journée, on peut assez facilement enchaîner les mini-séquences vidéo tout en écoutant de la musique sans trop penser à la batterie.
La Power Plus sécurise les longues journées ou les tournages.


BleeqUp a pris le parti de ne pas négliger la base : avant d’être connectées, les Ranger restent de vraies lunettes de sport.
Les verres de série offrent une protection UV400 complète et un traitement hydrophobe efficace contre la pluie fine ou les projections. Sur le terrain, les gouttelettes glissent assez vite, et la visibilité reste correcte même par temps couvert. Les verres sont interchangeables, ce qui permet d’adapter la teinte selon la luminosité ou le type de sortie.


La marque propose également une option ZEISS, plus qualitative. Ces verres haut de gamme apportent un meilleur contraste et une plus grande finesse optique, surtout perceptible dans les zones à fort contraste (forêt, passages ombragés, alternance lumière/ombre typique du gravel).


Enfin, il existe un mode intercom (type talkie-walkie). Je n’ai pas pu le tester faute de partenaire équipé, mais sur le papier c’est un atout pour l’entraînement en groupe.
Face aux lunettes “sociales” type Oakley Vanguard : les Ranger me paraissent la seule alternative sérieuse si vous ne voulez pas dépendre de l’univers Meta. Le POV (Point Of View) centré, la stabilisation AI et la chaîne de capture-export orientée sport sont cohérents avec un usage cycliste régulier (là où certains modèles concurrents privilégient le “lifestyle”).
Face à une action-cam : une GoPro (ou équivalent) fixée au cadre/torse reste au-dessus en pur rendu vidéo sur terrain très chahuté et pour les longues séquences.
En revanche, les Ranger gagnent en spontanéité (un seul geste pour filmer), en légèreté et en POV naturel. Pour documenter une sortie, raconter un off ou produire des formats verticaux rapides, elles sont souvent plus pratiques.
Mon avis sur ces lunettes BleeqUp
Si vous voulez documenter vos sorties sans vous transformer en cadreur, les BleeqUp Ranger cochent beaucoup de cases : simples, rapides, suffisamment stables et social-ready (vertical/horizontal). Pour un créateur de contenu vélo qui alterne route et gravel léger, c’est une solution plug-and-ride : je filme, j’écoute ma musique/podcast, j’exporte.




🎥 Caméra intégrée • 🔊 Micros et haut-parleurs • 💬 Intercom
Pour les amateurs de descente engagée ou les vidéastes qui exigent une image “ciné” en toutes circonstances, une action-cam restera plus pertinente en caméra principale, les Ranger devenant alors un deuxième angle ultra-facile à capter.
En bref : un produit mûr et cohérent pour le cycliste connecté qui veut raconter ses sorties sans s’alourdir de matériel.



















