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La vélodyssée en gravel : mon retour d’expérience

vélodyssée en gravel
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Ahhh ressortir de vieux dossiers du carton, ça vous arrive à vous aussi parfois ?

Bienvenue dans le récit de mon tout premier voyage à vélo à une époque où le terme « gravel » était un gros mot et où le bikepacking minimaliste n’existait pas ou peu sous sa forme actuelle.

Pourtant… Ce n’est pas si vieux.

Ce récit, je l’écrivais chaque jour et j’ai conservé précieusement ces notes pour les relire quelques années plus tard.

On replace le contexte ?

Mai 2016. Âgé tout juste de 19 ans, je venais de traverser une année plutôt compliquée. Perdu après un bac en poche quelques mois plus tôt, je me suis retrouvé à enchaîner les p’tits boulots après avoir quitté subitement la fac.

Même sur le plan sportif, ça n’allait plus. Passionné de vélo depuis plusieurs années, je pratiquais alors le cyclisme sur route en compétition mais les résultats n’étaient plus à la hauteur de mes espérances.

Bref, il me fallait un déclic. Un élément perturbateur qui vienne bousculer ce quotidien. Mais je n’arrivais pas à trouver le flow pour déclencher ce moment salvateur.

C’est là que l’idée de voyager à vélo m’est venue. Si je pédale 6 ou 7h par jour, j’arriverai bien à me concentrer et à réfléchir non ?

Ni une ni deux, tchao les p’tits boulots. Avec (toutes) mes économies de l’époque, je décide de m’acheter un Genesis Croix de Fer ainsi qu’une remorque de voyage (oui oui une remorque 😂).

À travers les lignes qui vont suivre, retracez avec moi mon premier périple à vélo. La rédaction maladroite à l’époque mélangée à un style narratif relégué au second plan font de ce récit un pur jus d’authenticité.

J’ai tout laissé brut, sans retoucher à ce que j’écrivais à l’époque après chaque journée de vélo. 

Aujourd’hui, je peux le dire. Ce périple a changé ma vie.

Jour 1 : en Mai fais ce qu'il te plaît !

Enfin ! Aujourd’hui 1er Mai 2016 je pars pour mon périple à vélo à travers la Vélodyssée ! À 11h pétante je quitte la maison direction Nantes. Sous un superbe soleil, je commence à m’habituer à ma remorque. Avec un sac pesant 20kg dessus, les premières manœuvres restent tout de même délicates. Ça tangue à basse vitesse malgré le fait que j’ai bien réparti la charge.

Partir avec une remorque et un sac de 20kg, qui ferait ça aujourd'hui à l'heure du bikepacking et de l'ultra distance 😅 ?

Dès le départ je longe la Loire (que je ne quitterai que très rarement pendant la journée), les 40 premiers kilomètres me sont familiers (mes routes d’entrainements) puis j’arrive à Saint Florent le Vieil. Tout de suite la route se rétrécit et devient un chemin cyclable au plus près du fleuve. Puis la route se poursuit mélangeant chemins et voies partagées.

Après 70km parcouru,  j’arrive à Ancenis. Là je tombe par hasard sur une course cycliste (que j’avais d’ailleurs faite en cadet) qui passait, entre autres, sur l’itinéraire de la Loire à vélo. Après avoir revu un ancien partenaire de club qui s’apprêtait à courir, je poursuis ma route vers Nantes.

Puis vint la traversée d’Oudon avec son château médiéval. Là, le chemin devient de plus en plus escarpé, la rencontre entre deux cyclistes ou même piétons est quasiment impossible ! Mais cette route-là m’a permis de connaitre le véritable potentiel de ma monture, que ce soit ma remorque ou mon vélo, ils ont eu un comportement irréprochable, on peut vraiment passer partout !!

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Même si aujourd'hui je pars avec une monture plus légère et sans remorque, je dois vous avouer que mon matériel de l'époque a été au top durant tous mes premiers voyages.

Les 15 derniers kilomètres s’effectuaient sur une piste bitumée, agréable, mais il fallait rester vigilant car en ce dimanche il y avait un nombre de cyclistes et de piétons (et de chiens non attachés aussi) assez important.
Enfin la traversée de Nantes s’est bien déroulée malgré la circulation.

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Jour 2 : de la Loire à l'océan.

En ce deuxième jour, je suis parti à 9h30 de Nantes pour rejoindre Les Moutiers en Retz, toujours dans le département de la Loire-Atlantique.

La traversée de La Cité des Ducs est un peu longue mais les aménagements cyclables sont omniprésents, il faut tout de même rester vigilant. Après avoir fait le tour de l’île de Nantes rendue célèbre pour ses « machines » , j’ai continué ma route en longeant le canal de la Martinière. Route agréable mais usante avec le vent de face présent aujourd’hui et qui s’est accentué de plus en plus en me rapprochant de la côte.

Après avoir traversé Paimboeuf, je suis arrivé à St Brevin, en face de St Nazaire, et c’est à cet endroit que la Loire prend une autre couleur en venant se jeter dans l’Océan Atlantique. C’est à partir de cet endroit que j’ai longé la côte traversant St Michel-Chef-Chef (ville connue pour ses fameuses galettes !) puis Pornic avec un remblai animé donnant un avant-goût d’été.

Enfin, après 110km j’arrive aux Moutiers en Retz et c’est à cet instant que le soleil a enfin fait son apparition rendant la fin d’après-midi des plus agréable.
Demain, réveil aux aurores pour essayer d’arriver à marée basse à Beauvoir sur Mer afin d’aller sur l’île de Noirmoutier par le passage du Gois.

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Jour 3 : que la mer est belle !

À 3h49 du matin je suis réveillé par la pluie qui tombe sur ma tente… Et je n’avais pas trop prévu ça, vite je sors ramasser mon linge étendu, c’est déjà ça ! 1 heure plus tard, la pluie cessa et le vent se calma.

Comme promis, je me réveille tôt, la température est vraiment fraiche mais le ciel s’est dégagé, la journée s’annonce belle ! Le temps de me préparer et de plier la tente (légèrement humide 😅), je ne pars qu’à 8h30 du camping mais très vite je ne regrette pas de m’être levé si tôt. En effet, après quelques kilomètres, j’arrive en Vendée et je plonge dans les marais.

Mon passage bouscule le rythme des animaux. Je suis seul au milieu de la nature, les chevaux et les oiseaux se demandent ce que je suis. Un lapin va même me fixer en face to face avant de déguerpir puis c’est au tour d’un écureuil de traverser quelques centimètres devant ma roue !

Bref, je ne vois pas les kilomètres défiler et j’arrive vite au passage du Gois. La mer commençait à remonter depuis déjà 1h30, je me suis retrouvé bordé par l’eau avec pour seul lien avec la terre une route de 4 mètres de large, pavée par endroit, défoncée parfois.

Une fois arrivé sur « l’île », je longe sa côte avant de la quitter par le pont. Ensuite de St Jean de Mont à St Gilles Croix de Vie, je roule à travers la forêt. Là encore le comportement de la monture est irréprochable malgré les nombreux pièges sur le sol sableux. J’ai apprécié traverser les villes côtières avec leurs remblais aménagés pour les cycles.

Enfin j’ai fini mon étape en traversant les Sables d’Olonne et sa superbe plage avant d’atteindre mon camping 5 kilomètres plus loin.

Petit inconvénient, ici l’eau a un goût de terre sûrement à cause d’un problème de canalisation… Après avoir essayé plusieurs robinets sans succès, je dois m’y faire pour quelques heures.

Toujours un vent présent, mais un temps magnifique aujourd’hui, en espérant que cela continue même si la tendance des prochains jours tourne à l’orage dans le Sud-Ouest.

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Jour 4 : quand le vent souffle, le cycliste souffre !

8h30 et prêt à partir du Château d’Olonne en direction de Chatelaillon ! Mais alors que je monte sur ma monture, j’entends un bruit à chaque tour de roue…Mon sac qui frotte ? Et Non ! Mon pneu de remorque était à plat ! Ne voyant pas de trous sur le pneu, j’essaye de le regonfler mais je n’ai emmené avec moi qu’une pompe à vélo « petite valve » non compatible avec la chambre à air à valve Schrader de la remorque (grosse erreur).

Je cours donc dans tout le camping à la recherche d’un gonfleur et bingo ! Un retraité belge m’en prête volontiers un ! Mais malheureusement pour moi, il s’agissait bien d’une crevaison…Et là encore un autre souci se confronte à moi, je n’ai pas emmené de démonte-pneus (pourtant notés sur ma liste 🙃)…

Âmes sensibles s’abstenir…

Une fourchette fera entièrement l’affaire !

Ce n’est pas grand-chose mais l’on perd vite une heure !

Une fois lancé, je quitte rapidement le bord de mer pour rejoindre les marais et là je comprends assez vite que la journée s’annonce longue. En effet, un vent fortement défavorable va m’accompagner pendant tout le parcours.

Malgré tout, les kilomètres s’enchainent et une fois arrivé à la Tranche sur Mer, je vais vite acheter une nouvelle chambre à air, on ne sait jamais ! Puis je reprends ma route en traversant l’Aiguillon sur Mer qui porte encore les séquelles de la tempête Xynthia qui avait frappé la ville en Février 2010.

Après avoir traversé St Michel en l’Herm puis contourné Marans, j’arrive en Charente-Maritime. Je parcours une petite partie du Marais Poitevin puis je me retrouve à longer le canal de « Luçon à La Rochelle » avec des passages sinueux à travers champs et un vent de face toujours présent !

Malgré les kilomètres dans les jambes, j’ai apprécié de terminer par la traversée de La Rochelle tout en longeant la côte, et cela, jusqu’à Chatelaillon.

Finalement, je suis arrivé assez tard au camping et n’ayant pas de wifi gratuit sur place je n’ai pu continuer le blog. D’un autre côté, mon temps était compté… En effet, un couple de camping-cariste m’a invité à prendre l’apéro et j’ai trinqué à l’eau afin de rentrer sans accident à ma tente !

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Jour 5 : en traversant la Charente !

Après avoir récupéré de ma journée d’hier (enfin je l’espère), je quitte le camping à 8h30 en direction de l’embarcadère de Royan afin de traverser l’estuaire de la Gironde.

Alors que la première heure a pour but de rejoindre Rochefort, je suis obligé de m’arrêter à plusieurs reprises. Ma roue arrière se détache par deux fois (l’attache rapide fournie avec la remorque me joue des tours). Puis ce sont mes plaquettes de frein qui se dérèglent et touchent les disques. Mais bon j’ai confiance en mon matériel, on doit faire ce voyage à trois : moi, ma remorque, et mon vélo. Seul je n’y arriverai pas !

Une fois arrivé à Marennes (la cité des huitres), je suis surpris par les bouchons et par le monde présent (nous sommes un jour férié certes, mais quand même !). À partir de là, je vais rentrer dans la forêt domaniale de la Courbe (puis dans celle de St Augustin les Mathes) et y rester pendant de nombreux kilomètres. Avant d’arriver à Royan, je contourne le zoo de la Palmyre.

Arrivé à l’embarcadère, je suis surpris par la file de voitures en attente (sur environ 1km !), les dernières devront surement attendre les autres départs et certains ont même dû se résigner à l’idée de faire la traversée aujourd’hui ! Heureusement pour les cyclistes et piétons, un accès spécial est prévu. Une fois sur le ferry, tous les passagers sont invités à monter sur le pont. Le bateau est bien plus impressionnant que je ne le pensais (je m’attendais plus à un bac). Sa capacité est de 300 passagers et 40 voitures !

Après, il ne me restait plus que 13km pour arriver à Soulac, dans un camping en pleine forêt.

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Jour 6 : la forêt, dernier rempart avant Hendaye

Cette nuit, et pour la première fois, la température n’est guère descendue. Au réveil il fait donc doux, adieu la veste thermique ! Le ciel s’annonce orageux, le vent est toujours présent… Et de face comme depuis quelques jours.

À 8h15 je quitte le camping et aussitôt je me retrouve sur la piste cyclable. Sur les 107km de mon étape, 103 sont en forêt et je ne vais traverser que deux villes avant d’arriver à Arès. De quoi méditer sur ma vie quelques minutes 😁.

Mais quand je dis « pistes cyclables », je devrais plutôt employer le terme de « routes cyclables ». En effet, il s’agit de véritables routes bitumées uniquement au service des cyclistes.

Mais avec le vent et des lignes droites de plusieurs kilomètres, le début est difficile. Surtout qu’en cette heure matinale, je ne croise pas grand monde. Après 2 heures de selle, je commence à rencontrer de plus en plus de cyclistes….Et la plupart d’entre eux (qu’ils soient triathlètes, coursiers ou même VTTistes !) ont équipé leur vélo de prolongateurs… C’est dire la monotonie de la route !

Après 55km, les choses vont changer. Je suis toujours dans la forêt mais je me retrouve dans les dunes d’Hourtin. La piste cyclable est plus cabossée et plus étroite. Mais je dois surtout faire face à un enchainement de « coups de cul » pendant une quinzaine de kilomètres. Sur des passages entre 10 et 12%, je suis obligé de « tout mettre à gauche » et sans pouvoir me mettre en danseuse (à cause de la remorque) j’essaye de vaincre les ardennaises du Sud-Ouest.

À 20km du but, je m’arrête déjeuner. Là je fais la rencontre d’un rugbyman/surfeur basque. J’en profite pour récupérer quelques bonnes adresses et bons plans sur Hendaye.

C’est donc seulement à 2km du camping que je quitte la forêt pour arriver à Arès, fin de ma sixième étape.

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Jour 7 : les Landes, me voilà !

Au réveil ce matin, le ciel était encore menaçant et le camping encore endormi. L’étape consiste à rejoindre Mimizan dans Les Landes. Je commence par traverser Andernos les Bains puis Gujan-Mestras, première ville au nom à consonance ibérique. Alors un peu ennuyeuse, l’étape va s’animer sur une vingtaine de kilomètres. En effet, aux abords de La Teste de Buch (bassin d’Arcachon), la route est fermée, plus de 800 motards passent sous mes yeux ! Il s’agit de « Wingers » (possesseurs d’Honda) à ne pas confondre avec les Bikers (pilotes d’Harley). Ils viennent de toute l’Europe et défilent par couleurs.

Puis je reprends ma route en direction de Biscarrosse. Après avoir longé la Dune du Pilat (ou du Pyla), je tombe nez à nez avec un des campings les plus célèbres de France….

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Avant d’arriver à Biscarrosse, je me suis « amusé » à grimper de belles petites côtelettes aux forts pourcentages. Après ça, il me restait encore 50km. Ces derniers ont été longs et difficiles. Sur une route dégagée, j’ai souffert du vent et des pluies orageuses, et peut-être aussi des efforts consentis depuis près d’une semaine maintenant.

Une fois arrivé au camping de Mimizan-Plage, je suis allé au centre-ville, animé pour ce week-end. Les premières spécialités basques apparaissent, l’accent des habitants aussi. Le ciel est maintenant totalement dégagé et il fait de nouveau chaud.

Voilà, après 7 jours et 780km je vois Hendaye se rapprocher de plus en plus. Avant ça, je dois traverser encore une grosse partie de la forêt des Landes ! Demain le vent et les orages devraient continuer à m’accompagner. Malgré tout, je garde toujours le même plaisir que lors de mon départ, surtout que depuis 200km les aménagements cyclables sont bien un ton au-dessus que précédemment (excepté en Vendée).

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Jour 8 et 9 : Hendaye, ou la ville qui sait se faire attendre...

Après un départ de Mimizan-Plage, je me retrouve tout de suite dans la forêt. Une petite pluie faible m’accompagne en duo avec un fort vent du sud. Je traverse peu de villes. Vers midi j’arrive à Léon et je commence enfin à voir le bout des Landes !

Assez vite je comprends que je vais avoir du mal à faire les 150km sous cette météo. De plus les jambes deviennent de plus en plus dures. Je décide de m’arrêter pour la nuit à Capbreton, cité marine. Précédemment j’ai traversé Soorts-Hossegor, paradis des surfeurs.

Ce matin je reprends donc la route en prenant plus mon temps, et cela, sous un temps très lourd, je suis déjà en tee-shirt dès 7h du matin !

Après une vingtaine de kilomètres, j’arrive à Bayonne, et là, au loin, j’aperçois les Pyrénées !

Je longe l’Adour qui s’apprête à se jeter dans l’Océan et j’arrive assez vite à Biarritz. Cette ville semble « posée » sur un rocher. Les grands hôtels et palaces sont omniprésents mais ne viennent pas gâcher l’architecture magnifique des anciennes bâtisses. Puis je finis par longer la célèbre plage de la Madrague.

Ces dernières villes côtières avant la frontière espagnole me font gouter aux premiers contreforts de la montagne. J’ai l’impression que l’on me hisse des barrières avant Hendaye ! J’arrive tout de même à St Jean de Luz après avoir repris des forces (quiche à la basquaise et gâteau basque à la crème, on mange local 😛).

Enfin, j’arrive à mon camping….Mais toujours pas à Hendaye ! Alors que de ma tente j’ai une vue superbe sur la mer, je m’en vais parcourir les derniers hectomètres manquants à pied !

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L'objectif est atteint ! 9 étapes et près de 1000km pour descendre la Vélodyssée et rejoindre Hendaye !

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Jour 10 : Hendaye

Pour mon premier jour sans pédaler, je pars motivé assez tôt le matin visiter un peu plus en détail Hendaye.

Je décide de descendre tout de suite à la gare afin de prendre quelques renseignements sur mon TGV du lendemain. Et là, douche froide, malgré le fait que j’ai réservé un espace pour mon vélo, les remorques sont interdites ! Je quitte donc la gare avec une petite boule au ventre.

Une fois arrivé dans le centre-ville d’Hendaye….Je continue de chercher le centre-ville 🙃. Petite déception, à part les commerces indispensables, il n’y a rien d’autre ! Pas de rues piétonnes, de boutiques typiques,…

Je retourne donc sur le port afin de prendre le bateau pour aller faire un petit saut en Espagne. Je me retrouve à Fontarrabie, un village médiéval qui valait le détour !

Après avoir trempé les pieds dans l’océan et goûté quelques spécialités locales je rentre tranquillement au camping.

Jour 11 : la SNCF et ma remorque

Fini le Sud-Ouest, mais c’est avec entrain, en train que je compte remonter jusqu’à Poitiers !

Hier matin, prudent, j’arrive 1h45 avant le départ de mon train 😂.. Par chance, il partait d’Hendaye et j’avais donc tout mon temps pour charger ma monture. J’ai réussi à mettre ma remorque plus mon vélo sans que personne ne me dise quelque chose, même si les contrôleurs me regardaient noir.

Comme couramment avec la SNCF, un accident sur les voies nous fait perdre 15mn mais pas de problème, j’ai plus d’une heure entre mes deux trains.

Une fois arrivé à Bordeaux, les choses se compliquent un peu… L’arrêt de 3 minutes m’a bien laissé le temps de descendre du train mais la gare est en travaux. De plus elle est légèrement plus grande que celle d’Hendaye (une vingtaine de voies contre à peine 5). Le quai de mon train n’affiche plus que 15 minutes avant son départ et pour le rejoindre je dois descendre un escalator (les mains bloquées sur les freins) puis monter des escaliers, pas de pente douce pour cette voie ! Heureusement une personne m’aide à soulager la remorque tout en montant les marches. Arrivé devant mon train, la contrôleuse vient directement me voir et me dit que ma remorque est normalement interdite en m’expliquant que je peux blesser quelqu’un, etc,.. Finalement elle accepte (en même temps j’étais tout seul dans mon compartiment 🙃) et elle n’est même pas venue contrôler mon billet.

Arrivé à Poitiers, je dois cette fois-ci monter les escaliers, je porte donc la remorque et son sac sur mon dos, le vélo dans une main et mon autre sac dans l’autre.

Puis je n’avais plus que 20km à faire à vélo avant de rejoindre le camping. Fini les pistes cyclables, place aux départementales ! Je m’attendais à retrouver un vent favorable puisque qu’il était du Sud depuis une semaine… Et bien non, il ne veut pas me pousser jusqu’à Angers !

Depuis 2016, les choses ont changé et aujourd'hui les remorques sont explicitement interdites en TER ou TGV.

Jour 12 : de retours en terres connues

Toute la nuit a été rythmée par la pluie venant ruisseler sur ma tente, mais cette dernière reste toujours étanche, malgré une humidité omniprésente dans l’habitacle. Après avoir retrouvé une limace à l’intérieur, je range tranquillement mes affaires, et essaye de plier une tente mouillée et sale, Tant pis elle séchera une prochaine fois !

Après avoir traversé Châtellerault puis l’Île Bouchard, j’arrive à Chinon. Là je suis surpris de voir une personne sur le bord de la route m’applaudir avec ses huit mains (effet du nucléaire ?).

Sous une pluie faible mais persistante je suis de retour dans le Maine-et-Loire, et après avoir retrouvé « La Loire à vélo », je m’arrête pour la nuit à Montsoreau afin de prolonger un peu les vacances !

Alors que l’idée d’installer mon campement sous la pluie m’ennuyait déjà, j’ai été agréablement surpris par le type d’emplacement proposé. En effet j’ai à ma disposition un frigo, une table de pique-nique, une couchette (comme les gîtes en montagne, premier arrivé, premier servi). J’installe donc ma tente (afin qu’elle sèche) sur la couchette à l’étage.

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Le bilan de cette vélodyssée à vélo

Je suis parti le dimanche 1er Mai sous un superbe soleil qui m’a accompagné pendant une semaine.  En 8 jours, j’ai parcouru plus de 860km mais contrairement au programme prévu, j’ai mis une journée de plus pour descendre à Hendaye. Finalement, tout planifier au préalable a été primordial pour moi. Je n’avais pas à chercher de campings, je les avais tous repérés avant  (sans pour autant réserver), cela permet de ne pas avoir à chercher un hébergement une fois arrivé à la fin de l’étape. Mon GPS (Un Garmin Edge 500 à l’époque 😱) me déposait au pied du camping, et le lendemain l’itinéraire redémarrait une fois sorti de ce dernier. Du stress et de la fatigue en moins.

Au total, j’ai parcouru  1 099km pendant ces 13 jours soit un peu plus de 53 heures  à pédaler, cela me donne une moyenne de 20,72km/h mais là n’était pas le but de rouler le plus vite possible. Au contraire je voulais que chaque mètre avalé reste gravé dans ma mémoire. J’accélérais pour aller doucement.

J’ai un gain d’altitude (dénivelé positif) de 3 565 mètres (ce qui est peu sur autant de kilomètres) soit l’équivalent grosso modo de 3 fois la montée de l’Alpe d’Huez.

J’ai vu tellement de choses que ce périple restera un souvenir inoubliable et une expérience riche. J’ai pu voir les gens, les Français, différemment que l’on nous les présente dans les médias. Moi qui ai l’habitude de me débrouiller seul, j’ai du mal à recevoir de l’aide de la part des autres me sentant par la suite redevable du service donné. Mais là, je me suis toujours senti en sécurité. À chacun de mes petits soucis, quelqu’un était toujours là pour me donner un coup de main sans pour autant avoir demandé quelque chose (à la gare par exemple).

Aussi, pendant ce court mais instructif séjour, j’ai remarqué le bien que cela fait de se couper un peu du monde pendant quelques jours. Moi qui suis les actualités quotidiennement, je me suis senti libéré, soulagé de ne plus entendre « la réalité » que l’on nous montre tous les jours à la télévision. Bien sûr, personne ne m’oblige à regarder, à écouter ces médias et c’est aussi à moi de savoir faire le tri par rapport à cette masse d’informations de plus en plus importante mais pendant 15 jours je n’ai pas entendu le mot « attentat », « voitures piégées », « corruption » et autres termes qui rythment les actualités. Rester dans l’ignorance n’est peut-être pas la solution non plus car il faut connaître et apprendre le monde dans lequel nous vivons, mais si le meilleur apprentissage était le voyage ?

Coté smartphone et internet, je fais partie de la génération qui vit avec et qui est « né » quasiment dedans. Ils font partie de mon quotidien et ils deviennent de plus en plus indispensables (pour communiquer, pour trouver un travail, pour consommer, pour travailler, pour apprendre,…) mais quelle sensation apaisante de ne pas lire ses sms pendant la journée, de ne pas actualiser son fil d’actualités Facebook ! Même si j’étais le premier à chercher du wifi chaque soir (pour tenir ce blog notamment), j’ai apprécié le fait de vivre « déconnecté » pendant quelques heures chaque jour.

Mes plus beaux souvenirs resteront sûrement le passage du Gois et les kilomètres à travers les marais juste avant.

Puis la traversée des Landes m’a marqué, ces longues lignes droites désertes de quasiment toutes traces humaines m’ont vraiment permis de me concentrer sur moi-même.

Aussi, la première vision des Pyrénées qui s’entrelaçaient avec les nuages au loin sont des souvenirs qui valent toutes les photos. Enfin, l’arrivée à Hendaye restera gravée comme la récompense, la réussite d’une « mission », l’accomplissement d’un projet.

En dernier lieu, ce voyage m’a permis (enfin je pense) de grandir en maturité, de voir les choses différemment et surtout, en faisant ce voyage seul, j’ai essayé de comprendre la vie. Je ne pense pas avoir trouvé toutes les réponses à mes questions mais j’ai réalisé qu’il ne fallait pas se contenter de vivre mais qu’il faut être le propre acteur de sa vie et ne laisser personne écrire le scénario à notre place.

Je compte repartir avec mon vélo et ma remorque, en France pour l’instant car je trouve que j’ai encore plein de choses à découvrir avant de partir à l’étranger. J’aime bouger pendant des vacances, j’aime rentrer plus fatigué qu’avant le départ, cela me repose. Je ne suis pas fait pour rester 15 jours dans un club de vacances à faire de la bronzette mais chacun fonctionne différemment.

Mais pour l’instant je dois reprendre les choses sérieuses et me concentrer sur mon avenir.

J’ai d’abord créé ce blog pour moi, pour garder une trace de mon passé. En relisant ces lignes dans quelques années je rigolerai peut-être mais en attendant je prends plaisir à poser ces mots.

Hugo, 24 mai 2016.

Merci d'avoir lu jusqu'au bout le récit d'un gamin de 19 ans perdu et sans repère. Mais c'est aussi au fond du trou que l'on (se) trouve. Ce périple métabolique a changé le sens que je souhaitais donner à ma vie.

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2 Responses

  1. Je viens de lire ton récit de ce premier voyage en vélo et remorque. Très plaisant à lire. Bravo car très sportif ! Il m’a rappelé bien des souvenirs, mes premiers voyages… En moto !
    Un grand merci, j’ai adoré.

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