SuperX… Si vous êtes un fin connaisseur de la marque américaine alors ce nom devrait résonner en vous comme un vélo emblématique de chez Cannondale dans les années 2017. Mais le SuperX est tombé dans les oubliettes, remplacé par la gamme SuperSix Evo (SE & CX) mais 2025 signe le retour de ce modèle gravel !
C’est à l’occasion d’une journée test en plein cœur des vignobles de Champagne que j’ai pu me faire un premier avis sur ce gravel race à la sauce américaine. Présentation, découverte et prise en main ! 👋
Les points forts :
- Grande légèreté et rigidité
- Qualité des finitions
- Polyvalence du cadre
À améliorer :
- Prix élevé
- Pas de capteur de puissance
Cannondale SuperX : c'est la race !
Au programme : un vélo encore plus aérodynamique, léger et mieux intégré. Une proposition de valeur riche, pour replacer Cannondale au centre de la course parmi une concurrence accrue sur le marché des gravel race.
Avec un cadre annoncé à moins de 900 grammes en taille 56 sur le modèle le plus haut de gamme, ce vélo se distingue ici par ses courbes uniques notamment sur l’arrière du vélo avec ce tube de selle particulier qui permet à ce Cannondale d’être reconnu parmi 100, même sans marquage.


Comme depuis de nombreuses années, Cannondale continue de proposer des tailles toujours ajustées et proportionnelles. Comprenez par là : qu’importe la taille de cadre que vous choisirez, le comportement du vélo sera identique. C’est un paramètre qui peut sembler anecdotique, mais c’est pourtant ce qui va différencier les plus grandes marques de vélo qui effectuent beaucoup de recherche et développement versus des marques qui travaillent sur… catalogue.


Vous l’aurez compris, Cannondale joue sur deux tableaux avec ce vélo. Ça reste le fleuron de la gamme pour le cyclocross, une pratique que la marque américaine ne souhaite pas délaisser, mais c’est aussi et surtout dorénavant le Gravel Race ultime au catalogue.
Et avant même de rouler ce vélo, on peut remarquer que Cannondale a réussi à rassembler le meilleur des deux mondes. Avec un dégagement impressionnant pouvant aller jusqu’à 48 mm à l’arrière et 51 mm à l’avant (en roue de 700 !), on peut quasiment mettre des pneus de tracteur sur ce gravel race.


Pour autant, Cannondale n’a pas oublié les (autres) tendances actuelles comme une intégration complète de la câblerie grâce au pivot de direction Delta.


Mais pour s’adapter à un maximum de parcours, le cadre propose aussi un angle de direction relâché et un déport de fourche de 55 mm. Mesures que l’on retrouve habituellement sur des gravel plutôt typés pour l’aventure.
Sur le terrain, et j’y reviendrai, ça se matérialise par une excellente stabilité, mais surtout pas de toe overlap comme on peut rencontrer sur certains gravel race.
Côté point de fixation, Cannondale a été au plus simple avec seulement deux inserts filetés sur le top tube et dissimulés par un couvercle qui rend l’ensemble plutôt élégant.
Par contre, pas de point de fixation sur la fourche, sous le tube diagonal ou même sous le top tube pour venir y visser des sacoches comme on peut le voir sur certains concurrents comme le Canyon Grail ou le Rose Backroad FF.


Cannondale a optimisé l’aérodynamisme jusqu’à l’arrière du vélo avec une tige de selle profilée en D. Le serrage de cette dernière se situe entre la jonction du tube de selle et du top tube protégeant ainsi la visserie, plutôt malin pour un usage gravel.


Et sur ce vélo, l’aérodynamisme ne s’arrête pas au cadre ou à la tige de selle. Même les porte-bidons sont optimisés pour fendre l’air. Avec une forme originale, ils permettent d’être tout de même compatibles avec des bidons classiques. Et malgré un terrain parfois cassant, jamais je n’ai perdu mon bidon pendant la sortie.




Pour présenter brièvement les autres standards de ce cadre :
- On retrouve un boîtier de pédalier BSA 68 mm.
- Compatible avec les transmissions mono et double plateau (électroniques ou mécaniques).
- Un cadre compatible UDH
- 6 tailles sont disponibles, ce qui permet un ajustement parfait avec la plupart des cyclistes.
Ce cadre est aussi approuvé par l’UCI, idéal donc pour une utilisation officielle en cyclocross, mais aussi sur les championnats du monde de gravel (même si pour le moment la réglementation est plutôt légère en termes de vélo sur ce type de course).
Enfin, dernier point à souligner et pas des moindres : ce Cannondale SuperX accepte un poids total de 150 kg, ce qui est relativement élevé notamment par rapport à la concurrence. Habituellement, nous sommes plutôt entre 110 et 130 kg maximum.
En bref, les finitions de ce vélo sont excellentes, même si on aurait pu aimer des peintures un peu plus folles… Toutefois, la sobriété proposée sur les trois modèles rend ces vélos intemporels et très classes.


Et côté équipements ?
Le modèle que j’ai eu l’occasion de tester était équipé de la transmission Shimano GRX 12 vitesses que l’on ne présente plus. Le développement est particulièrement adapté à une utilisation rapide du gravel. Mais ce ratio (cassette 11-34 et plateaux 48/31) peut être limite sur des pentes très sévères comme j’ai eu l’occasion de rouler pendant cette journée.
« En dessous de 15%, pas de soucis mais sur des pourcentages approchant les 20%, il vaut mieux que ça ne dure pas trop longtemps afin de ne pas s’épuiser. »
Le freinage est excellent sur ce groupe et c’est à mon sens aujourd’hui la meilleure offre sur le marché si vous recherchez une transmission double plateau pour le gravel.


Les roues Reserve à profil différencié (44 mm à l’arrière et 40 mm à l’avant) vont parfaitement de pair avec ce cadre. Équipé d’un moyeu DT Swiss 370, l’ensemble est bien entendu compatible tubeless et permet une monte généreuse en pneus. Ici, par défaut l’ensemble est équipé avec une section de 40 mm (Vittoria Terreno).


Sur l’avant du vélo, on ne retrouve pas de cockpit monobloc sur cette version mais bien un ensemble cintre (Vision Trimax en aluminium) + potence qui intègre néanmoins parfaitement la câblerie.


Comme évoqué plus haut, la tige de selle est donc en forme de D et propose différents offset en fonction de la taille de cadre. Sur la plus petite, l’offset est de 0 et pour toutes les autres tailles, il y a par défaut un offset de 20 mm. La selle est une Prologo Dimension AGX T4.0.


Enfin, Cannondale équipe aussi ce vélo avec son capteur de vitesse connecté qui permet une précision de vos données et bien entendu compatible avec l’application maison.


Ainsi équipé en taille 56, le vélo pèse 8,6 kg et est commercialisé au prix de 6 899 euros. Pour le moment, deux autres montages sont proposés : l’un plus abordable en Shimano GRX mécanique et roues alu DT Swiss à 4 499€ et la version haut de gamme LAB71 avec cockpit monobloc et transmission Sram Red 13 vitesses à 14 999€.
Sur le terrain
Difficile de vous présenter un test en profondeur quand on a essayé uniquement le vélo pendant quelques heures. Toutefois, la variété du parcours proposé par notre guide m’a permis de me faire une idée plutôt globale de ce cadre.
Après quelques kilomètres, nous avons déjà rencontré le premier mur de la sortie. Des pourcentages avoisinant les 20% qui m’ont obligé à me mettre rapidement en danseuse. Et c’est là que j’ai pu m’apercevoir de la rigidité latérale de ce vélo. Léger, il répond parfaitement dès qu’on le sollicite. Le vélo ne fait pas bout de bois et on sent une certaine souplesse qui permet presque de s’envoler à l’instar des meilleurs grimpeurs.
C’est plutôt mon poids (77 kg) et le développement limité (cette excuse 😅) qui m’ont rapidement calmé et m’ont obligé à me rasseoir sur la selle et à serrer les fesses jusqu’au sommet. Mon niveau de forme aussi peut-être ?
D’ailleurs, une fois au sommet, changement radical de terrain puisqu’on a retrouvé une trace plus herbeuse et grasse après la gelée matinale. Malgré les pneus en 40 mm, légèrement cramponnés, le vélo s’en sort très bien sur ce type de terrain. On reconnaît tout de suite l’ADN cyclocross de la machine !


Ensuite, Vincent, notre guide pour la journée, nous a fait découvrir un petit single afin de tester le comportement de ce vélo en sous-bois. Ici, la légèreté et la facilité du cadre rendent ce vélo extrêmement maniable. On place la roue là où on le souhaite et ça plaira aux meilleurs pilotes. Par contre, si comme moi vous n’êtes pas un cycliste très technique, alors il faudra bien tenir compte que ce vélo ne vous aidera pas et ne rattrapera aucunement vos erreurs. Ici, pas de suspension ou d’amortisseur et aucune aide au pilotage autre que les capacités du cadre.
C’est ce qu’on pourrait résumer comme être un vélo joueur. L’angle de fourche ouvert permet de se faufiler aisément avec stabilité. Et côté confort, si je n’en ai pas particulièrement parlé depuis le début de ce test, c’est que ça n’a été en aucun cas un frein pour moi sur ces kilomètres, malgré la rigidité du cadre.
En descente, le vélo file droit et un simple petit coup de guidon permet de le guider là où on le souhaite, à l’instar d’un bon vélo de route.
Mais là où ce vélo s’exprime réellement, c’est bien sûr, sur les belles pistes roulantes de gravel à l’américaine. Et en Champagne, il y a possibilité d’en trouver quelques unes une fois sur le plateau. Là, j’ai pris beaucoup de plaisir avec ce vélo. Bien lancé, bien posé sur le cintre et en position aéro, la prise de vitesse est grisante et le comportement très stable, même sur des pistes dégradées.
Enfin, sur la route, ce vélo sera un parfait destrier avec des pneus en 30 ou 32 mm, quand je vois sa capacité avec la monte d’origine en 40 mm.
1 154 watts sur ce sprint d’après mes pédales Favero MX. Loin de ma puissance maximale, mais c’est davantage le serrage faible au niveau de mes cales (j’avais déchaussé quelques minutes auparavant, oups) que le vélo en lui-même qui m’a freiné à mettre plus d’intensité dans ce sprint. Le cadre ne se désunit pas et la rigidité est plutôt bien équilibrée entre le boîtier de pédalier, l’avant et l’arrière du vélo.
Si vous venez de l’univers de la route et que vous recherchez un seul vélo pour tout faire (en mode sport), ce vélo démontre une très belle polyvalence !
Mon avis sur le Cannondale SuperX
Cannondale a pris son temps mais nous présente une monture réfléchie et très bien développée. Ce gravel race coche dès sa sortie toutes les cases ou presque de ce que l’on attend d’un excellent gravel de course. Large dégagement, cadre dynamique, équipement haut de gamme, câblerie intégrée.
Bref, pas grand-chose à lui reprocher… Si ? Attendez, mon côté minimaliste regrette néanmoins le manque de fixations ou d’intégration (boite à outils). Certains diront que cela n’a rien à faire sur un gravel race, mais au contraire, je trouve que la praticité n’est pas antinomique avec la vitesse, bien au contraire. Mais difficile de rendre un vélo pratique et UCI friendly… Enfin, un dernier petit regret : l’absence d’un capteur de puissance sur ce modèle, pourtant très bien équipé par ailleurs.
Malgré cela, il serait impensable de ne pas inclure ce Cannondale SuperX dans votre comparatif si vous recherchez un gravel rapide. L’offre de plus en plus importante complexifie notre choix, mais ce vélo pourrait bien le simplifier….




Si vous souhaitez retrouver un autre avis sur ce vélo, vous pouvez regarder la vidéo de Stéphane qui m’a accompagné sur cette demi-journée de test. 👇




















10 réponses
Bonjour et merci pour ce 1er retour, un vélo polyvalent pour faire route et gravel…mais le prix pique un peu. Que vaut il pa rapport au Scott Addict ou au Basso Palta ?
Bonjour, le Basso Palta et le Scott Addict sont de très bons vélos qui étaient assez novateurs à leur sortie il y a quelques années dans le segment des gravel race mais qui ont pris un petit cran de retard aujourd’hui maintenant que la concurrence est plus imposante. À mes yeux, ce Cannondale SuperX est un peu meilleur sur tous les points. Plus aéro, tout en étant vraiment confortable notamment sur l’arrière du vélo. Très à l’aise sur la route mais aussi dans des singles plus sinueux.
Bonjour, possesseur d un Topstone lefty 1 qui est une merveille et d un confort royal ainsi que d un synapse pour la route, j hésite changer mon synapse pour ce super x équipe en DI2 lequel me permettrait de faire de la route avec une seconde paire de roues ( vélo taf et sortie groupe ) et du Gravel roulant ( mon topstone restant lui pour du Gravel engager ). Est ce que ce super X est facile et sera un bon vélo permettant de trouver le mix entre topstone et synapse ou sera t il très exigent ( cassant ) sachant que je suis un simple amateur sans prétention de performances.
Bonjour, le Super X pourrait répondre à votre pratique mais il reste un vélo relativement rigide et exigeant. Vous avez aussi le nouveau Synapse qui vient de sortir la semaine dernière qui pourrait être une bonne alternative, surtout qu’il accepte de très gros pneus !
Merci beaucoup Hugo pour la réponse. Ce super x me tente en effet pour son équipement son look. Il sera à mon avis le parfait remplaçant de mon synapse. Même si le vélo est exigeant j ai bien envie de me laisser tenter par ce super x 2
Bonjour Steeve,
Il reste moins exigeant que d’autres gravel race je trouve. Une belle machine !
Bonjour, pour du cyclocross le grand plateau en 48 est pas super adapté. Peut on mettre un plus petit plateau sur ce nouveau groupe?
Merci pour votre réponse.
Bonjour Céline,
En GRX Di2, uniquement la combinaison 48-31 semble être proposée mais il est possible de passer sur du 46 avec des marques tierces 🙂
Bonjour, savez-vous si le super X dispose du système AI ( décalage du moyeu de 6 mm à l’arrière) ?
Cdlt
Bonjour,
Non ce système a été abandonné par Cannondale sur ses gravel depuis quelques années. Il en est de même pour le topstone 🙂